Magellan serait le premier Européen à avoir abordé les côtes chiliennes. C’est de cette immense étendue bleue qu’il nomma Pacifique que nous partons rejoindre plus à l’est en Bolivie la non moins immense étendue verte de l’Amazonie.


ValparaisoPour nous, le voyage commence à Valparaiso au Chili, lieu mythique des épopées marines. Valparaiso c’est aussi la porte vers les grands espaces sauvages, l’immensité de l’Altiplano…
Passé la phase d’acclimatation au froid et à l’altitude, on découvre des paysages grandioses, colorés, mystérieux, le salar d’Uyuni, le désert d’Atacama, les volcans, les geysers, les nombreuses lagunes aux multiples couleurs… Les hommes aussi, modelés par les conditions rigoureuses comme les mineurs de Potosi…

 Je suis la riche Potosi,
Trésor du monde…
Objet de convoitise des rois.

Mineurs dans les mines de PotsiCette épigraphe figurait sur le premier blason de la ville, fondée en 1545, lorsqu’un Indien découvrit la richesse des entrailles du mont Cerro Rico. Les Espagnols furent prompts à s’approprier ce précieux minerai, l’argent, et l’exploitèrent sans vergogne et à grande échelle. Cette opulence propulsa Potosi et ses 200 000 habitants parmi les villes les plus grandes et les plus connues du monde d’alors.
Aujourd’hui, l’extraction se poursuit à petite échelle. Les mines appartiennent à des coopératives de mineurs. Ils travaillent dans des conditions difficiles avec des moyens qui n’ont guère changé depuis l’époque coloniale.

Vers les YungasOn quitte ensuite les hauts sommets pour plonger dans les mystères de la forêt amazonienne, se glisser au fil de l’eau dans une végétation luxuriante, frissonner à l’écoute de la faune sauvage, rencontrer les communautés indiennes…
Les Tacana font partie des 3 principaux groupes ethniques du Béni. Organisés en communautés installées près du fleuve, ils vivent de la pêche et de l’agriculture. L’écotourisme leur offre une alternative. La communauté de San Miguel Del Bala a construit sur ses terres un écolodge à l’architecture traditionnelle.

 

indien-Tacana

Ces membres formés à l’accueil des touristes par une association de développement durable trouvent dans cette activité un supplément de revenu mais également une valorisation de leur savoir faire artisanal et de leur connaissance intime de la forêt. Baldémar, notre guide, nous emmène sur les sentiers qui pénètrent la forêt. Les sens en alerte nous marchons lentement. Le regard zigzague du sol aux cimes, s’accroche au reflet bleu électrique d’un papillon insaisissable, scrute la canopée à la recherche des singes. La vue se brouille dans ce foisonnement de vert. La nuque se raidit. Il vaut mieux baisser les yeux et découvrir les humbles mais étonnants habitants qui mènent une vie active au ras du sol.

 

troupeau de vachesPlus loin dans le bassin amazonien, sur une route isolée, rencontre esthétique et mythique. Des centaines de vaches, au port de tête magnifique, foncent dans notre direction. Juchés sur le toit de la voiture, nous les voyons engloutir notre véhicule. Cavalcade puissante poussée par des cavaliers maniant le fouet. Aussitôt des images de cow-boys, de western, d’épopées dans le Far West surgissent dans notre imagination. Nous les voyons s’éloigner au pas et disparaître avec déjà de la nostalgie. C’est décidé : il nous faut entrer dans une estancia, aller voir de près la vie des vaqueros, variante espagnole des cow-boys.
L’estancia Copacabana nous accueille pour une semaine. Nous logeons dans le bâtiment réservé au propriétaire. Les conditions de vie rustiques, l’éloignement conduisent souvent ces derniers à rester en ville et à laisser la gestion quotidienne aux vaqueros. L’estancia abrite ainsi 8 hommes dont deux avec femme et enfants . La vie y est très communautaire et la répartition des tâches traditionnelle ; aux hommes l’entretien du bétail, aux femmes la cuisine, le lavage , les soins des enfants et le potager. L’eau est tirée d’un puits et l’électricité assurée le soir par des capteurs solaires et des batteries.

 

VacherosLoin du mythe du cow-boy solitaire, homme libre sillonnant les grands espaces, le vaqueros est plus simplement un ouvrier agricole. Son outil principal est son cheval. C’est sur sa monture qu’il attrape les bêtes pour les marquer et qu’il les dirige dans la pampa. Chaque matin le cérémonial d’équipement des chevaux est aussi l’occasion de discuter, plaisanter avant la dure journée qui s’annonce. Il n’est pas rare que le cavalier reste 7 ou 8 heures en selle avec une courte pose en milieu de journée…

Une traversée d’ouest en est de part et d’autre de la cordillère des Andes. La curiosité nous a guidés. L’étonnement, l’enchantement, la découverte, les émotions furent nos compagnons de route.


Bande annonce Exploration du Monde